Au début, je me disais que c’était simple : je ne reconnais pas les visages des acteurs, point. Lol, et puis basta.
En fait… c’est plus tordu. Si j’interromps une série quelques jours, à la reprise c’est la cata : je ne sais plus qui est qui, je rembobine, je ré-avance, je re-rembobine — pas top pour le plaisir de regarder. Au cinéma, même combat que dans la vraie vie : quand il y a trop de personnages, mon cerveau perd la file d’Ariane.
La luminosité joue énormément. Les films très sombres me compliquent la vie ; les noir et blanc sont quasi impossibles pour moi, comme si on avait retiré la moitié des repères. Et pourtant, ce n’est pas lié à l’origine ethnique des acteurs : là-dessus, pas de difficulté supplémentaire. Le plus déroutant, c’est l’irrégularité : je peux reconnaître instantanément une actrice que j’ai vue une seule fois, puis me perdre au milieu de visages plus familiers.
Quelques exemples récents :
- 7 jours (iranien) : peu de personnages → nickel, je suis le fil.
 - Après mai (français) : complètement perdue, trop de protagonistes qui se croisent.
 - Burning Days (coréen / acteurs turcs) : l’acteur principal, aucun souci ; les autres, confusions à répétition.
 - La femme qui en savait de trop (iranien) : l’actrice principale “crève l’écran”, je la suis ; les seconds rôles se mélangent.
 
Je n’encode pas les visages comme des “empreintes”. J’ai besoin d’indices périphériques (couleurs, coiffures, accessoires, voix). Quand j’interromps une série, ces petits marqueurs sortent de ma mémoire contexte ; à la reprise, tous les visages reviennent sans étiquettes. Plus il y a de personnages, plus les étiquettes se mélangent. Le noir et blanc supprime un repère clé (la couleur), ce qui aplati encore davantage les différences.