J’étais à la fac, un de ces couloirs bondés où tout le monde se croise, où les visages s’entremêlent et se ressemblent. Je vois une amie récente arriver. Naturellement, je vais vers elle, je lui fais la bise, et la conversation démarre dans ma tête avant même qu’elle ouvre la bouche.
Dix minutes plus tard, la “vraie” amie apparaît. Elle me dit bonjour, souriante… et là, je comprends : la bise que j’ai faite tout à l’heure, ce n’était pas elle.
Je savais déjà que je n’étais pas très “physionomiste”, mais ce jour-là, j’ai été vraiment surpris par l’ampleur de mon erreur. Comment pouvais-je me tromper à ce point, même avec quelqu’un que je voyais régulièrement ?
Cet épisode a été un déclic. J’ai commencé à réaliser que dans les contextes sociaux, surtout quand il y a beaucoup de monde, je me perds facilement. Et c’est à partir de là que j’ai cherché à comprendre… à mettre un mot sur mon trouble, et à renforcer mes stratégies de contournement : écouter la voix, repérer une démarche, un geste familier, un détail vestimentaire.
Paradoxalement, cette “mauvaise bise” m’a mis sur la bonne piste.