Quand j’étais ado, tout le monde autour de moi était fan de Friends.
Moi aussi j’ai essayé de m’y mettre — pour rire avec les autres, pour comprendre les blagues qu’on me sortait au lycée. Mais j’ai tenu… trois épisodes.
Pourquoi ? Parce que je passais mon temps à confondre Joey et Ross.
C’est pas qu’ils se ressemblent tant que ça, hein. C’est juste que, pour moi, une fois le générique terminé, c’était deux mecs bruns avec la même coupe de cheveux… Alors il ne fesait qu’un.
Et au bout de quelques minutes, je ne comprenais pas si il était amoureux de Rachel ou non.
Je me retrouvais paumée, à demander à ma sœur :
— Attends… là, c’est qui ? C’est pas le mec de Monica ?
Elle me regardait comme si j’étais folle.
Mais non. C’était juste que mon cerveau n’enregistre pas les visages.
J’ai compris bien plus tard que ce n’était pas moi qui « faisais pas attention » ou qui « ne retenais rien » — c’était de la prosopagnosie. Et Friends, ben… j’ai fini par aimer.